Après la Chahada qui consiste en la profession de la foi, la prière est l’acte le plus important pour le musulman. Elle représente avec la foi (Al-Iman) la base de la croyance musulmane et tous les savants l’ont qualifiée comme un pilier fondamental de l’Islam.
La prière est le seul pilier de l’Islam qui a été prescrit lors d’une magnifique cérémonie céleste. Le Prophète, , a reçu ce commandement d’Allah directement, sans l’intermédiaire de l’Ange Gabriel, la nuit de son ascension vers le ciel.
Le Coran et la Sunna accordent une place prépondérante à la prière et qui n’a d’égale que celle de la foi.
Impact et importance de la prière
La prière est la relation spirituelle qui lie le musulman à son Créateur et qui entretient la foi du musulman. Ainsi, Allah l’Exalté enjoint le croyant d’accomplir la prière pour se souvenir de Lui et L’invoquer : « […] Accomplis la prière pour M’avoir en ta pensée. » (Coran 20/14).
La prière est telle une lumière qui illumine l’âme humaine, de manière à ce que le musulman ait une vision particulière de la vie. Le Prophète, , a dit : « La prière est une lumière.» (Rapporté par Muslim).
Ainsi, le croyant ne ternit pas la pureté de sa foi et ne se laisse pas aller aux désirs et aux passions, car il ne veut pas s’attirer la colère d’Allah.
Allah le Très-Haut dit : « […] La prière préserve des turpitudes et des actes blâmables […] » (Coran 29/45).
Alerte à ceux qui négligent la prière
Vu cette importance qu’occupe la prière, Allah met en garde sévèrement ceux qui négligent la prière. Il dit dans ce verset : « Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant (et retardant) leur Salât, qui sont pleins d’ostentation » (Coran 107/5-6)
Aussi, le Prophète , nous avertit dans ce Hadith « En vérité, entre l’homme et le polythéisme ainsi que la mécréance, il n’y a (que) la négligence de la prière. » (Muslim)
Vu son importance, la prière ne peut être abandonnée à aucun moment de la vie d’un musulman, quelles que soient les circonstances. S ‘il ne peut l’accomplir debout, il prie assis et s’il ne peut l’accomplir assis, il s’allonge et prie. Et s’il ne peut prier alors qu’il est allongé, il prie avec des signes ou gestes symboliques. Et si cela ne lui est pas possible et qu’il est sain d’esprit, il doit penser aux piliers de la prière dans son esprit.
En somme, la prière est un acte obligatoire en toutes circonstances.
Statut de celui qui délaisse la prière
Il est regrettable de voir de nos jours un grand nombre de personnes, dites musulmanes, négliger la prière ainsi que nombre d’autres devoirs religieux. Le musulman ne peut délaisser la prière en aucun cas.
Celui qui la délaisse ne peut sortir de l’un des deux cas suivant :
Soit il rejette l’Ordre d’Allah et renie le caractère obligatoire de la prière ; par conséquence il est mécréant. La totalité des Oulémas sont unanimes que la personne qui délaisse la prière, tout en reniant son obligation par mépris ou par défi, est considérée comme étant mécréante.
Soit il néglige la prière par paresse, alors qu’il croit que c’est un pilier essentiel, une obligation requise par Allah. Nous ordonnons à une telle personne de prier et de rattraper les prières qu’elle a ratées.
Conséquences de la négligence de la prière.
Considérer un homme comme mécréant a plusieurs conséquences : au cas où il est marié à une femme musulmane, son mariage n’est plus valide. Si cet homme meurt, la prière funéraire ne peut être faite pour lui. Car Djaber a rapporté que le Prophète, , a dit : « Le pacte entre nous (les musulmans) et eux (les mécréants) est la prière. Celui qui la délaisse a renié sa foi. » (Rapporté par Ahmed et Muslim)
Conseil pour ceux qui négligent la prière
Il y a des gens qui ne prient pas mais sont déterminés à le faire. A chaque fois qu’ils veulent commencer, ils ont l´impression que la prière est un fardeau et la plus difficile des tâches.
Nous recommandons à de telles personnes d’implorer Allah, le Glorieux et le Très-Haut, avec une réelle détermination et désir pour leur faciliter l’accomplissement de la prière. Allah a dit : « Et cherchez secours dans l’endurance et la prière : certes, la prière est une lourde obligation, sauf pour les humbles, qui ont la certitude de rencontrer leur Seigneur (après leur résurrection) et retourner à Lui seul.» (Coran 2 / 45 et 46)
Considérant que ceci vient du démon qui détourne de l´obéissance et la rend lourde pour l´adorateur. Le Prophète, , a dit :
« Si un homme s´endort, le démon nouera sur sa nuque trois nœuds et lui dira : « Dors, tu as devant toi une longue nuit ! ». Si le croyant se réveille et invoque Allah, un nœud se déliera. S´il fait les ablutions le deuxième nœud se déliera. Et s’il fait la prière le troisième nœud se déliera. Par la suite, il sera de bonne humeur et dynamique. Mais s’il ne se lève pas, n´invoque pas Allah, le Tout-Puissant, et ne prie pas, ces nœuds resteront attachés et il sera de mauvaise humeur et paresseux. »
Il incombe à ceux-là donc, de demander l’aide d’Allah, de s’attacher à l’accomplissement de la prière et de se dévouer à son accomplissement.
Ainsi, Allah repoussera cette lourdeur, le démon s’en ira et la prière sera facile à accomplir.
La prière est le meilleur acte d’adoration surérogatoire accompli par les membres du corps en raison du hadith dans lequel le Prophète () a dit : « Sachez que la prière compte parmi vos meilleurs actions. » (Ibn Mâjah).
Ceci son caractère obligatoire est le plus confirmé comme l’est son caractère surérogatoire. Ces prières surérogatoires se divisent en quatre catégories que nous allons mentionner dans le détail – si Allah le veut-
Parmi les catégories des prières surérogatoires :
La première catégorie correspond aux sunan et aux rawâtib et elles sont de trois sortes :
La première : les prières accomplies avec les prières obligatoires. Les plus importantes sont au nombre de dix. Ibn Omar les a mentionnées en disant : « J’ai retenu du Prophète () dix rak’ats : deux avant le dhohr et deux après, deux après le maghrib à la maison, deux après le ‘icha à la maison, et deux avant le sobh. C’était une heure à laquelle personne n’allait chez le Prophète (
). Hafsa m’a dit qu’une fois le muezzin avait appelé à la prière et que le jour se levait, il priait deux unités de prières. » (Boukhari et Mouslim).
Les plus importantes sont celles du matin : Selon `Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, le Prophète () n’était pas plus attaché à une prière surérogatoire que celle du matin et il dit : « Les deux rak’a facultatives avant la prière du soubh ont plus de valeur à mes yeux que tout ce bas monde. » (Mouslim).
Il est préférable que cette prière soit courte en raison des propos de `Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, qui rapporte que le Prophète () les effectuait de façon si courte qu’elle se demandait s’il y avait lu la sourate Al-Fatiha ? (Boukhari et Mouslim).
Il lisait dans les prières surérogatoires avant le Fajr et après le Maghrib, les sourates dites ‘les mécréants’ et ‘la foi pure’.
Selon Abu Horayra, qu’Allah soit satisfait de lui : « le Prophète () a récité dans les deux unités de prière précédant le sobh : « Dis: vous les infidèles! » [sourate 109, dans la première rak’a ], et « Dis: Il est Allah, Unique » [sourate 112, dans la deuxième]. » (Mouslim).
Selon Ibn Mas’ûd, qu’Allah soit satisfait de lui : « le Prophète () a récité dans les deux unités de prière après le Maghrib : « Dis: vous les infidèles! » [sourate 109, dans la première rak’a ], et { Dis: Il est Allah, Unique » [sourate 112, dans la deuxième]. » (Ibn Mâjah).
Il est préférable d’effectuer la prière surérogatoire après le Maghrib à la maison en raison du hadith de Ibn Omar et celui de Râfi’ ibn Khadij qui a dit : « Le Prophète () est venu avec la tribu des Bani Al-Ashhal et a prié le Maghrib dans notre mosquée et dit : Effectuer ces deux rak’ats dans vos maisons. » (Ibn Mâjah). Ahmad a dit qu’il n’y a pas de preuve plus probante pour affirmer qu’il faille prier les deux rak’ats après le Maghrib à la maison.
Le nombre de prière sunan et rawâtib
Nous avons déjà dit qu’elles sont au nombre de dix mais en réalité elles sont au nombre de douze en raison du hadith de `Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : « Le Prophète () ne délaissait jamais quatre rak’ats avant le dhohr. » Et dans le hadith de Ibn Omar : « deux après le dhohr. » Ce qui fait que les prières accomplies avant et après le dhohr sont de six rak’ats, deux après le maghrib et deux après le ‘icha et deux avant le fajr.
La Mère des croyants, Ramla la fille d’Abou Soufîan, qu’Allah soit satisfait d’elle, rapporte avoir entendu le Prophète () dire : « Nul musulman n’accomplit chaque jour douze unités de prières (rak’a) facultatives en dehors des prières obligatoires sans qu’Allah ne lui construise une demeure au paradis. » (Ou « sans qu’une demeure ne lui soit construite au paradis. »). (Muslim).
Le détail de ceci est rapporté par Umm Habiba, qu’Allah soit satisfait d’elle, qui rapporte avoir entendu le Prophète () dire : « Le musulman qui accomplit chaque jour douze unités de prières (rak’a) facultatives, une demeure lui sera construite au paradis : quatre avant le dhohr, deux après, deux après le maghrib, deux après le ‘icha et deux avant le fajr. » (Tirmidhi et jugé authentique par Al-Albânî).
Prier deux unités de prière avant le maghrib est légiféré :
`Abdullah ibn Mughaffal, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « Entre le premier appel à la prière (adhân) et le second (iqâma), il y a une prière, le répétant à trois reprises, avant d’ajouter : Pour celui qui le veut. »(Boukhari et Mouslim).
Prier quatre unités de prière avant le ‘asr est légiféré :
Selon Ibn Omar, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « Qu’Allah fasse miséricorde à un homme qui prie quatre unités de prière avant le ‘asr. » (Abu Daoud ne s’est pas prononcé sur ce hadith, Tirmidhi le juge bon, qu’Allah lui fasse miséricorde, et Al-Albânî également).
Il est préférable de prier assidument quatre rak’ats avant et après le dhohr
Umm Habiba, qu’Allah soit satisfait d’elle, rapporte avoir entendu le Prophète () dire : « Qui prie quatre rak’ats avant et après le dhohr, le feu de l’enfer ne le touchera pas. » (Tirmidhi et Nasâ’î). La version de Tirmidhi est la suivante : « Qui prie assidûment quatre rak’ats avant et après le dhohr, Allah interdira au feu de l’enfer de le toucher. » (Al-Albânî juge ce hadith authentique dans Sahih Nasâ’î).
Parmi les mérites de la prière surérogatoire :
– Le musulman gagne l’amour d’Allah.
Le Prophète () a dit : « Allah dit : Je déclare la guerre à celui qui se fait l’ennemi de l’un de Mes pieux serviteurs ( waliyy ). Mon adorateur ne se rapproche pas de Moi par un acte qui me satisfait autant que celui que Je lui ai imposé. Et Mon adorateur ne cesse de se rapprocher de Moi par des actes d’adoration volontaires (nawâfil ) jusqu’à ce que Je l’aime. Lorsque Je l’aime, Je deviens alors son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit, et son pied avec lequel il marche. S’il Me demande, Je lui donne et s’il cherche protection auprès de Moi, Je la lui accorde. Et Je n’ai jamais hésité à faire une chose comme quand je reprends l’âme du croyant. Il déteste la mort et Je déteste lui faire du mal. » (Mouslim).
– Se rapprocher d’Allah : Le fidèle n’est pas plus proche de son seigneur que quand il est prosterné.
– Compléter les manquements dont souffrent les prières obligatoires :
D’après Abou Horayra, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « La prière est le premier acte d’adoration sur lequel on demandera des comptes au serviteur d’Allah, le Jour de la résurrection. Si cette dernière a été accomplie correctement, réussite et bonheur lui sont promis, sinon, déception et échec l’attendent. Si sa prière obligatoire a été négligée, le Seigneur dira: Voyez si Mon serviteur a à son actif des prières volontaires pour en compléter ses prières obligatoires. Puis, l’on agira de même avec le reste de ses œuvres. » (Al-Albânî juge ce hadith authentique dans Sahih Tirmidhi).
– Le musulman obtient davantage de bonnes actions et ses mauvaises actions sont effacées :
Thawbân, l’esclave affranchi du Prophète () rapporte : J’ai entendu le Prophète (
) dire : « Multiplie les prosternations, car tu ne te prosternes pas devant Allah sans qu’Il ne t’élève par cela d’un degré et n’efface par cela l’un de tes péchés. » (Mouslim).
– Le pardon des péchés :
Selon `Othmân ibn `Affân, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « Quiconque accomplit ses ablutions de cette manière puis effectue deux rak’ats en étant concentré verra ses péchés antérieurs effacés. » (Boukhari et Mouslim).
– Le haut rang du musulman dans ce monde et dans l’autre :
Selon Sahl Ibn Sa’d, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « Jibrîl est venu et m’a dit : Ô Mohammed ! Vis tant que tu veux car tu finiras par mourir. Et aimes qui tu veux tu finiras par le quitter. Agis comme tu veux tu en seras rétribué. Sache que la noblesse d’un croyant consiste à prier la nuit et que sa fierté consiste à ne rien demander aux gens. » (Al-Hakim et Al-Bayhaqi. Al-Albânî et Al-Mundhirî juge ce hadith bon).
– La pureté de l’âme du croyant de tous les maux :
En effet, les nombreuses prières surérogatoires font partie de l’évocation d’Allah. Or, évoquer Allah contribue à apaiser les cœurs, Allah dit :
« Ceux qui ont cru, et dont les cœurs s’apaisent à l’évocation d’Allah». Certes, c’est par l’évocation d’Allah que les cœurs s’apaisent. » (Coran 13 ; 28).
– La bénédiction dans la maison du musulman :
D’après Jâbir, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « Lorsque vous avez terminé votre salât à la mosquée, accomplissez certaines de vos prières [parmi les facultatives] chez vous, car, par elles, Allah mettra assurément un bien dans vos maisons. » (Mouslim).
– La prière surérogatoire est un des plus grands moyens permettant au fidèle d’entrer au Paradis :
Selon Rabî’a ibn Ka’b Al-Aslami : « Je passais la nuit chez le Prophète () lui apportant l’eau de ses ablutions et ce dont il avait besoin. Une fois, il m’a dit: Demande-moi ce que tu veux. J’ai dit:Je te demande ta compagnie au paradis. Il dit: Rien d’autre? Je répondis:Non, rien d’autre.Il dit: Aide-moi contre toi-même en multipliant les prosternations. » (Mouslim).