Le quotidien du prophète
L’essentiel sur la vie du prophète
Henri de La Hougue, spécialiste de l’islam, nous aide à comprendre qui était cet homme si respecté par les musulmans
Son Enfance et sa Jeunesse

Pour plus d’un milliard d’hommes et de femmes dans le monde, Mohammed est « le Prophète » ou « l’envoyé de Dieu ». C’est en 570 qu’Âmina, veuve depuis quelques mois, donne naissance à Mohammed. Le prophète est rapidement confié à une nourrice, Halîma auprès de laquelle il passe ses premières années. La tradition nous rapporte un certain nombre de signes et de prodiges qui s’y produisent. Notamment l’arrivée de deux anges vêtus de blanc qui ouvrent la poitrine du prophète, en retirent le cœur, le purifient d’un grumeau noir, puis le pèsent : il pesait plus lourd que l’humanité entière… ils le remettent alors en place. Âmina meurt alors que le Prophète a six ans. Le jeune orphelin est alors confié à son oncle Abû Tâlib qui l’emmène avec lui sur la route de la Syrie où il convoie ses caravanes de marchandises. C’est pendant ces années de voyages que le prophète découvre d’autres cultures et d’autres religion, notamment celle des chrétiens et des juifs qu’il côtoie au gré du commerce.
Le prophète grandit en vertu, en bonté, en fidélité et en sagesse, puis quand vient pour lui le temps de prendre son autonomie, il se met au service d’une riche veuve Khadîja et prend la responsabilité de conduire ses caravanes. Mise progressivement au courant des prodiges qui s’accomplissent tout au long du chemin et impressionnée par sa droiture et sa bonté, elle s’offre alors de l’épouser. On est en 695.



Quelques dates :
- 570 Naissance de Mohammed
- 610 Nuit du destin : la révélation
- 622 Hégire à Yathrib (qui sera appelée ensuite Médine)
- 629 Entrée et conversion de la Mekke
- 632 Mort du Prophète

La révélation
Quelques années plus tard, alors qu’il vit à la Mekke, Mohammed est un homme religieux. Il fait désormais partie d’un courant monothéiste très minoritaire et aime prendre du temps pour la méditation. Il n’est pas rare qu’il passe plusieurs nuits en méditation, retiré dans les grottes d’une colline des environs de la Mekke, le mont al-Hirâ. C’est au cours d’une de ces nuits, en 610 que le prophète reçoit la révélation. Il a une visite de l’ange Gabriel qui le prend dans ses bras, le serre et lui dit : « récite ! » Mais le prophète qui ne sait pas lire ne comprend pas. De nouveau l’ange le serre et lui dit « récite ! ». La troisième fois, le prophète entend résonner des paroles qu’il récite aussitôt : « Récite au nom de ton Seigneur qui t’a créé ! Il a créé l’homme d’un caillot de sang ! » (Coran 96,1). Rassuré par l’ange, il rentre chez lui et raconte tout à Khadîja, sa femme. Elle en parle à son cousin Waraqa, un chrétien, lequel lui confirme que Muhammad est bien le prophète qu’il attend depuis des années.
Suit alors trois années sans autres révélation. Seuls quelques proches, dont Abu Bakr qui sera le premier calife et ‘Alî, le quatrième calife, suivent le prophète dans la nouvelle voie qui se dessine. Celle-ci ne devient réellement claire qu’en 613, quand le prophète reçoit la mission d’enseigner : il n’est plus un simple prophète, mais bien l’Envoyé de Dieu pour le peuple de la Mekke : « Ô toi qui es revêtu d’un manteau, lêve-toi et avertis ! Glorifie ton Seigneur ! » (Coran 74, 1-3). Il se met alors à prêcher autour de la Ka’ba, temple polythéiste du centre commercial que représentait la Mekke à cette époque. Évidemment sa prédication se heurte rapidement aux marchands et aux religieux, surtout lorsqu’il commence à avoir quelques disciples. Tant qu’il ne faisait que suivre ses convictions intimes, cela ne dérangeait personne, mais en se mettant à prêcher ouvertement contre ceux qui fréquentent le temple et contre les marchands qui profitent de la situation commerciale de la Mekke pour escroquer les gens de passage, il commence à sérieusement embarrasser les autorités de la Mekke.


La nouvelle communauté
Pourtant très rapidement il y a de nouveaux adeptes dans tous les grands clans de la Mekke. Le Dieu, Allâh, créateur et miséricordieux, qui récompensera les juste et punira les injuste au jour du jugement dernier attire de plus en plus de monde. L’opposition entre les adeptes de cette nouvelle religion et les autres se fait de plus en plus vive au point que la situation devient difficilement tenable. Le clan de la famille de Mohammed fait l’objet d’un embargo commercial. En 619, à la mort de ses deux protecteurs, Khadîja et Abû Tâlib, Mohammed doit se rendre à l’évidence : s’il veut continuer à prêcher sa nouvelle religion il doit émigrer. C’est avant cette émigration que l’on situe habituellement la vision du voyage nocturne à Jérusalem : une nuit de 621 alors que le prophète dort, il est réveillé trois fois de suite par l’ange Gabriel qui lui propose une sorte de cheval ailé, sur le dos duquel il se rend en un instant à Jérusalem au dessus des ruines du temple. De là, Gabriel l’invite à monter par une échelle au ciel. Il monte alors jusqu’au septième ciel où il a l’occasion d’approcher Dieu, au plus près qu’un homme puisse le faire. Dieu lui confirme alors son rôle déterminant dans la nouvelle religion.
Yathrib était une grande oasis avec de nombreuses fortifications. Elle était dominée par trois tribus juives, toutes prêtes à accueillir ce Mohammed dont elles avaient entendu parler, qui professaient aussi la foi en un Dieu unique. Après avoir envoyés quelques fidèles pour tâter le terrain, c’est en 622 que le prophète et ses partisans émigrent vers cette oasis que les musulmans appelleront plus tard Médine, c’est-à-dire ‘la Ville’. C’est ce qu’on appelle l’hégire. On le laisse alors libre de pratiquer sa nouvelle religion. Il fait d’ailleurs beaucoup de choses comme les juifs qui l’hébergent : il autorise les mêmes aliments, fait la prière vers Jérusalem, décrète le jeûne de ‘âshûrâ’, jeûne observé par les juifs pour la fête des expiations, etc. Ce n’est que quelques mois plus tard que la tension va monter entre Mohammed et les responsables des tribus juives. Les musulmans qui forment progressivement le groupe le plus influent de Médine commencent à s’affirmer et à prendre leur autonomie. Le changement de direction de la prière, l’obligation du jeûne du mois de Ramadan et la relativisation du jeune de ‘âshûrâ’ est symptomatique de ce mouvement. Progressivement, la loi du plus fort qui régit les relations entre les tribus vont jouer en faveur du prophète : les tribus juives vont devoir se soumettre à son autorité.La Mekke n’en reste pas là, car la notoriété de Mohammed est de plus en plus grande et la Mekke craint qu’il ne cherche à s’emparer d’elle. Commencent alors six années de guerres intermittentes entre Médine et la Mekke. Les deux batailles les plus célèbres seront celle de Uhud et celle dite du fossé, puisque le prophète fit construire tout autour de Médine un fossé de 10m de large et de 10m de fond afin d’empêcher tout attaquent d’y entrer. Finalement en 628, alors que Muhammad menace d’envahir la Mekke, un accord est trouvé qui aboutit à la capitulation de la Mekke l’année suivante. Le prophète y rentre sans qu’une goutte de sang soit versée… les tribus ayant fait œuvre de soumission et ayant adopté officiellement l’islam comme religion.
Il n’y passera que trois petites années puisqu’il meurt en 632 de maladie.
Le Calendrier de sa vie
Aujourd’hui, nous allons rentrer en immersion dans le quotidien du Prophète ﷺ
Le quotidien du prophete
Nous sommes à l’ère de l’influence, à une époque où un être humain est capable de copier absolument toutes les habitudes et la routine d’une personne qu’il n’a jamais vue, et qui vit à l’autre bout de la terre. Il le fait parce que cette personne a partagé publiquement son quotidien, ses expériences, ses malheurs et ses joies, sa vie en quelque sorte. Pourtant il est un homme que la terre a porté, dont l’âme, la foi, l’attitude et la locution sont parfaites, et dont le Seigneur est Akbar. Il s’agit bien évidemment de Muhammad ﷺ. Et si l’on faisait un arrêt auprès du meilleur homme de l’histoire de l’humanité ? Aujourd’hui, nous allons rentrer en immersion dans le quotidien du Prophète ﷺ.