L’assemblée matinale était aussi un moment de consultation sur diverses affaires importantes touchant la communauté musulmane. Le Prophète consultait ses compagnons sur plusieurs sujets, respectant ainsi le commandement du Coran qui dit : « … consulte-les sur les affaires courantes. » (Coran 3:159)
Les compagnons qui étaient plus occupés se relayaient parfois pour assister aux assemblées. Par exemple, Omar se rappelle : « J’habitais dans la partie supérieure de la ville, alors mon voisin et moi nous relayions pour assister aux assemblées du Prophète. Lorsque c’était mon tour, je lui rapportais ce qui s’y était dit, incluant toute nouvelle révélation transmise au Prophète, et il faisait de même lorsque c’était son tour. »
Le Prophète s’asseyait parmi ses compagnons en tant qu’égal et rien ne le distinguait des gens qui l’entouraient. Un étranger qui entrait dans la mosquée pour la première fois ne pouvait savoir, au premier coup d’œil, lequel était le Prophète et devait demander aux gens présents. Au cours des dernières années de sa vie, ses compagnons lui demandèrent la permission de lui fabriquer une petite banquette en terre cuite afin que les gens puissent l’identifier plus facilement. Il le leur permit, pour des raisons pratiques, car c’était l’année connue sous le nom d’Année des Délégations, alors que des représentants provenant des quatre coins de l’Arabie vinrent à Médine pour prêter serment au Prophète.
Le Prophète partageait son attention également entre ses compagnons et les visiteurs et chacun quittait avec l’impression d’avoir été traité de façon particulière et avec respect.
Parfois, quelqu’un envoyait au Prophète de la nourriture en cadeau et il la partageait avec les gens présents. Une fois, quelqu’un envoya une grande marmite de ragoût au Prophète alors qu’il était dans la mosquée. Lui et tous les gens présents en mangèrent, se passant la marmite à plusieurs reprises. Ils furent étonnés d’avoir réussi à en manger autant, à partir d’une simple marmite. L’un d’eux demanda : « Y avait-il quelqu’un qui remplissait de nouveau la marmite après chaque tour? »
Le Prophète répondit : « Personne ne la remplissait de nouveau. Si elle l’était, c’était directement du Ciel. »
Une autre fois, quelqu’un envoya un mouton chez lui. C’était à une époque où la nourriture se faisait très rare. Il dit à sa famille de le préparer et y ajouta du pain qu’ils avaient. Lorsque le tout fut prêt, ils disposèrent la nourriture dans un plat si grand que quatre hommes étaient nécessaires pour le porter. Puis, il demanda que le plat soit amené dans la mosquée après la prière du matin. Ses compagnons se rassemblèrent autour et ce n’est qu’après que tous se fussent installés que le Prophète vint s’agenouiller près d’eux. Un bédouin venu de l’extérieur, qui passait par là, demanda : « Qu’est-ce que c’est que cette assemblée? »
Le Prophète répondit : « Dieu m’a envoyé en tant que serviteur généreux et non en tant que tyran arrogant. Que chacun mange de ce qui se trouve devant lui, tout en laissant le milieu intact; votre nourriture sera alors bénie. » Après un moment, il ajouta : « Prenez-en et mangez-en, car je jure par Celui dans la main de qui se trouve mon âme, la Perse et Rome seront ouvertes jusqu’à ce que la nourriture soit abondante et que les gens oublient de mentionner le nom de Dieu dessus. »
Les assemblées matinales pouvaient parfois s’étendre et, d’autres fois, durer moins longtemps, selon les besoins de la communauté. Mais elles prenaient le plus souvent fin juste avant midi et le Prophète se levait alors après avoir dit : « Gloire à Toi, ô Allah, mon Seigneur, puisses-Tu être loué. J’atteste qu’il n’y a pas d’autre dieu que Toi, j’implore Ton pardon et je me repens sincèrement de mes péchés. »
La première fois que le Prophète avait prononcé cette invocation, ses compagnons lui avaient demandé pourquoi il disait cela. Il avait répondu : « Avec cette invocation, nous expions tout péché que nous pourrions avoir commis au cours de cette assemblée. » Il avait également expliqué à Aisha, un jour : « Pour ceux qui auront dit de bonnes paroles, cette invocation sera un sceau sur celles-ci jusqu’au Jour du Jugement. Et pour ceux qui auront dit quelque chose de déplacé, elle sera une expiation pour eux. »
Avant de partir, il faisait également une invocation pour ses compagnons : « Ô Allah! Fais en sorte que nous Te craignions assez pour ne pas Te désobéir. Fais de nous des serviteurs obéissants afin que nous atteignions le Paradis. Fais en sorte que notre foi soit assez ferme pour que nous traversions avec facilité les épreuves de la vie. Ô Allah! Fais-nous jouir de nos facultés de la vue et de l’ouïe jusqu’à la fin de nos vies. Donne-nous la victoire contre ceux qui nous oppriment et aide-nous contre ceux qui nous montrent de l’hostilité. Ne fais pas du monde qui nous entoure une affliction pour nous et fais en sorte que ce monde ne devienne pas notre souci premier ou l’ensemble de notre savoir. Ne laisse personne n’ayant aucune compassion pour nous avoir de pouvoir sur nous. »
Puis, les compagnons se levaient et s’en allaient chacun de leur côté vaquer à leurs occupations.
Quant au Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), il rentrait parfois chez lui et d’autres fois, il se rendait au marché ou honorait une invitation qu’il avait reçue, ou vaquait à quelque tâche quotidienne.
Sa vie en société
Il allait ensuite marcher dans les rues de Médine pour répondre à une invitation, pour rendre visite à quelqu’un. Sur son passage, il saluait tout le monde. Quand des enfants passaient près de lui, il glissait les doigts entre leurs cheveux et faisait des invocations pour eux.
Quand il voyait des femmes au loin, il levait la main pour leur passer le salam. Il faisait pareil avec les vieilles personnes. Il serrait également la main aux hommes. Puis, il rendait visite à ses filles Zaynab, et Fatima, à ses petits-enfants, à ses tantes et ses compagnons. S’il savait que quelqu’un était malade, il allait lui rendre visite pour partager la douleur, offrir du réconfort et des invocations.
Si c’était un samedi, il passait la matinée dans la ville de Quba. Il y allait à pied ou à cheval.
Quand la matinée arrivait à sa fin, il rentrait chez lui.
Sa vie familiale
Il faisait alors 4 rakaat pour salat ad-doha, qui est une prière surérogatoire. Après, il avait un moment avec son épouse pour discuter. Ensuite, il s’affairait dans la maison. Il vivait comme n’importe quel membre du foyer. Il participait aux tâches et il était organisé. Chaque jour, il avait une tâche différente. C’est pour cela qu’on a des récits de sa part où l’on apprend qu’il raccommodait des habits déchirés, qu’il trayait ses brebis, etc. Il était donc au service de sa famille
.Ainsi, un compagnon qui travaillait chez lui disait de lui :
« Le messager d’Allah ﷺ ne m’a jamais demandé pour une chose que j’ai faite : “pourquoi tu l’as faite ?”
et pour une chose que je n’ai pas faite : “pourquoi est-ce que tu ne l’as pas faite” ? »
C’est ainsi que le Prophète ﷺ vivait chez lui : il n’embêtait pas les gens et ne les mettait pas dans la gêne. En effet, il ne posait pas de question inutile et n’attendait pas qu’on le serve ; il était au service de sa famille.
Après s’être affairé chez lui, avant salat ad-dhor, le Prophète ﷺ faisait une petite sieste.
La sieste, cette Sunna aux multiples bienfaits sur la santé
L’éveil et le sommeil sont deux phases que tout homme traverse quotidiennement. Mais qu’en est-il de la sieste ? Ce sommeil qui survient en dehors de la nuit ? Savez-vous quels sont les bienfaits de la sieste sur la santé ? La sieste comporte en effet de nombreux avantages, tant sur les plans religieux que scientifique. Arrêtons-nous donc sur ses bienfaits, à la lumière de la Sunna et de la science moderne.
La sieste, une Sunna avant tout
La sieste est une pratique du Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam). Ses compagnons (qu’Allah les agrée), l’ont d’ailleurs suivi dans cette pratique. De nombreux récits rapportent le fait que le Prophète (‘alayhi salat wa salam) faisait la sieste, parfois même sous un arbre, notamment en temps de conquêtes.
En effet, rappelons-nous de cette histoire : « Lors d’une expédition , alors que le Prophète (‘alayhi salat wa salam) faisait la sieste seul, à l’ombre d’un arbre, Ghawrath ben Harith vint pour le tuer, jusqu’à ce qu’il le vit debout devant lui, l’épée dégainée. « Qui peut te sauver de moi », lui dit l’homme ? « Allah », lui répondit le Prophète (‘alayhi salat wa salam). L’épée tomba soudain de la main de l’agresseur. Alors l’Envoyé d’Allah (‘alayhi salat wa salam) s’en saisit et lui dit : « Qui peut te sauver ? » « Sois le meilleur redresseur », lui dit Ghawrath. Le Prophète (‘alayhi salat wa salam) lui accorda son pardon et le laissa partir. L’homme retourna auprès des siens. « Je reviens de chez le meilleur des hommes ! », leur dit-il ». Au delà de la miséricorde dont faisait preuve le Prophète (‘alayhi salat wa salam), ce récit nous informe du fait qu’il faisait la sieste dans l’après-midi et ce, même lorsqu’il était en expédition.
La pratique de la sieste était présente chez le Prophète (‘alayhi salat wa salam) et ses compagnons (qu’Allah les agrée), même le vendredi. C’est ainsi qu’Anas (qu’Allah l’agrée) a dit : « Nous faisions la prière de Joumou’a (vendredi) avec le prophète (‘alayhi salat wa salam), puis nous retournions chez nous pour faire la sieste » (Al Boukhari et Muslim).
La sieste était pratiquée par le Prophète (‘alayhi salat wa salam) et ses compagnons (qu’Allah les agrée), notamment car elle leur permettait de mieux veiller la nuit en prière. C’est en ce sens que Ishaq ibn ‘Abdoullah a dit : « La sieste relève des bonnes choses. Car elle renforce le cœur et donne la force nécessaire pour bien pratiquer les prières nocturnes ».
La sieste, une recommandation prophétique
Au delà d’être une Sunna, la sieste constitue une recommandation prophétique. Le Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam), nous a donc enjoints à faire la sieste. D’après Anas (qu’Allah l’agrée), le Prophète (‘alayhi salat wa salam) a en effet dit : « Faites la sieste car certes les chayatins ne font pas la sieste ». (Rapporté par Abou Nouaym).
La sieste nous a donc été conseillée afin de nous désunir des diables et de nous démarquer d’eux qui ne la font pas. Certains imams comme Ibn Athir expliquent que la sieste n’est pas forcément le fait de dormir profondément mais elle peut être simplement le fait que l’individu se repose, sans forcément dormir. Et Allah est plus Savant.
La sieste : quels bienfaits pour notre santé ?
La sieste représente donc un bienfait dans notre religion, bienfait confirmé par la science moderne. En effet, la pratique de la sieste permet à l’homme de bénéficier de nombreux avantages au niveau de sa santé.
La sieste permet ainsi de diminuer le stress quotidien. Les études ont en effet démontré qu’une sieste de dix à trente minutes ayant lieu entre 13 heures et 15 heures, permet de diminuer le taux d’hormones liées au stress.
La sieste participe également à la récupération musculaire, elle améliore la mémoire et la concentration puisqu’elle joue un rôle dans la restructuration des neurones. Ce fait a été démontré en 2009 par des recherches menées par l’Institut du sommeil et de la vigilance.
Pour les petits comme pour les grands, la sieste permet de développer la créativité. Un cerveau mieux reposé est un cerveau plus opérationnel et inspiré. Elle permet également de rééquilibrer le fonctionnement nerveux notamment car elle permet au corps de se détendre.
Le Docteur Eric Mullens, spécialiste de la pathologie du sommeil et de la vigilance, a expliqué que « la sieste est un moment de repos physiologique pour notre organisme. Chez les personnes qui manquent de sommeil, elle est indispensable pour rester en forme et efficace jusqu’au soir ». La sieste constitue donc un repos essentiel pour notre corps : un corps reposé sera plus à même d’être réactif au quotidien.
Le moment idéal pour faire la sieste est après le repas, comme le soulignent les différentes études scientifiques. L’inpes affirme ainsi « qu’après le déjeuner, une sieste de 20 minutes permettrait de réduire les risques d’accident de la circulation ou du travail, améliorerait la mémoire, libérerait la créativité, dissoudrait le stress, rééquilibrerait le fonctionnement du système nerveux et serait bonne pour la digestion et le cœur ». L’Inpes souligne d’ailleurs « qu’en France, la sieste est presque taboue alors qu’au Japon, certaines entreprises la rendent obligatoire ».
Faisons la sieste pour suivre la Sunna du Prophète
Les bienfaits de la sieste ne sont plus à démontrer, que cela soit sur les plans religieux ou scientifique et sanitaire. Nous savons donc ce qu’il nous reste à faire mes frères et soeurs : faisons la sieste pour suivre la Sunna du Prophète, nous gagnerons en récompense tout en tirant les avantages que cela aura sur notre corps et notre santé inchaAllah.
Qu’Allah nous permette de suivre autant que possible la Sunna de Son Messager. Qu’Il nous préserve ainsi que nos proches et nous accorde une bonne santé.